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Epidémiologie
29 février 2008

Le stress au travail a-t-il un lien direct avec les diverses affections cardiaques ?

Une étude britannique a montré qu’un lien de causalité peut exister entre le stress au travail et diverses affections cardiaques (par exemple, l’angine de poitrine et l’infarctus du myocarde). Cette étude a été publiée le 23 janvier 2008 sur le site de l’European Heart Journal.

Plusieurs travaux épidémiologiques et statistiques avaient été réalisés ces dernières années et ils avaient établi des corrélations tendant à montrer une augmentation du risque cardiovasculaire en fonction de l’exposition aux différentes situations stressantes rencontrées dans le milieu professionnel. L’étude « Interheat » qui avait été menée dans 52 pays avait conclu que ce risque était en moyenne multiplié par 2.

Pour tenter d’identifier les mécanismes physiologiques sous-jacents à ce phénomène, un groupe de chercheurs britanniques a mené une enquête sur 10 308 fonctionnaires britanniques dont le suivi s’est étendu sur 12 ans.

Ils ont ainsi confirmé les données connues sur l’exposition chronique au stress professionnel et l’augmentation du risque de maladies coronariennes. Ils ont observé que ce risque était plus élevé chez les femmes que chez les hommes âgés de moins de 50 ans.

Ils sont allés encore plus loin dans leur recherche, en regardant grâce à des analyses statistiques les comportements alimentaires, l’exercice physique, la consommation de tabac et d’alcool des sujets. Ainsi que le taux de cortisol (hormone du stress) et la présence ou non d’un « syndrome métabolique » (ensemble de perturbations biologiques associées à une obésité qui prédispose notamment aux affections cardiaques) des sujets.

Ils ont alors pu conclure que le stress peut à lui seul être à l’origine des accidents cardiaques par l’intermédiaire du système nerveux végétatif. Système qui assure le contrôle des fonctions respiratoires, digestives, cardiovasculaires et endocriniennes.

De plus, l’étude montre que les personnes soumises à des stress chroniques ont des taux matinaux de cortisol anormalement élevé. Leur appareil cardiovasculaire n’a également plus les mêmes capacités d’adaptation.

Cependant, cela ne veut pas dire que les facteurs comportementaux, tel que le tabagisme, l’alcoolisme et la sédentarité, ne jouent aucun rôle dans les diverses affections cardiaques. Les chercheurs estiment que ces facteurs n’influent que pour 1/3 dans la genèse des manifestations pathologiques.

www.lemonde.com

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